Certains sons sont étranges et familiers à la fois. Etrangement familiers. Le son du tympanon est de ceux-là. Combiné à un beat pop, une ligne de guitare psychédélique et à du chant en suisse allemand sous vocodeur, ça se transforme en Obliecht, le nouveau groupe de Donat Kaufmann, Anuk Schmelcher et Elias Menzi.
La chanson “Aimée” traite du fait de vivre dans différentes réalités en même temps, sans devoir choisir, comme si l’on vivait une existence à la «Schrödinger’s cat», existant nulle part et partout à la fois.
Dates:
13.04.23 KiFF, Aarau
03.05.23 Stanzerei, Baden
17.08.23 Alpentöne, Altdorf
«Obliecht». Au premier coup d’œil, tout semble ordinaire : des pulls en laine, des tasses de café, des poules, l’idylle campagnarde. Sauf qu’à l’intérieur de la maison, c’est l’univers et son infini qui s’ouvre à nous. Au lieu des vaches laitières, la vue sur la voie lactée est dégagée. Au deuxième coup d’œil, Obliecht est tout sauf ordinaire.
“Je ne veux plus être comme ça, papa. Je veux changer“, dit l’enfant à la fin de la chanson “Aimée”. Nous voilà en plein dedans : les deux axes autour desquels tourne Obliecht s’appellent mindfulness et bonding. Sauf qu’ici, ces termes ne servent pas une tendance et ne sont pas la matière d’un séminaire de psychologie. En écoutant attentivement, on se rend vite compte que cette musique ne serait pas possible si les personnes impliquées n’étaient pas en harmonie avec elles-mêmes et leur environnement et si elles n’avaient pas elles-mêmes déjà réfléchi – ou ne réfléchissent peut-être pas encore – à ces questions.
Donat Kaufmann a lancé Obliecht en commençant à écrire des textes en dialecte durant la pandémie. Au centre de sa réflexions : sa socialisation (en tant qu’homme), et comment il trébuche aujourd’hui sur ce sujet. Dans le groupe, il joue également de la guitare, de la basse et du synthé. Elias Menzi marque pour sa part le son du trio avec son tympanon appenzellois. Et Anuk Schmelcher pousse magnifiquement le groupe avec son jeu de batterie.
Trois personnes se sont réunies ici pour inspirer la musique et expirer du respect. Le résultat est à la fois entraînant et introspectif, excitant et apaisant. Le son du tympanon est clair et sonne étrangement familier. À la batterie, la retenue sert parfaitement les morceaux et met les accents là où ils sont nécessaires – un coup sur la caisse claire pendant une courte pause – et laisse surtout de la place. De la place pour que les mélodies langoureuses puissent se déployer, pour que la nostalgie puisse se répandre et que l’espoir puisse être semé.
Cette première publication d’Obliecht est une tendre promesse. En écoutant attentivement, on ne peut s’empêcher de penser que si tout le monde se comportait avec douceur et prudence comme le font ces trois musicien·x·nes, l’ego aurait moins de place pour faire des bêtises.